Retour sur la session 2024
Une Soirée amère dans la cité pieuse
Les Corbeaux revenaient glorieux mais fatigués. La cité troglodytes de Savadîm, cité nichée dans les hauts plateaux rocheux des ogres dieux, semblaient étrangement silencieuses. La congrégation diplomatique qui se tiendrait au matin imposait un calme forcé sur les berges du lac Valuesa, mais ce n’était pas dans les habitudes de Zim Laden, le nain guerrier.
« Qu’on nous serve ces pichets avant qu’ils refroidissent ! » tonitrua-t-il « n’y a-t-il donc personne pour nous servir ?
Et qui laisserait des pintes pleines au milieu de la nuit ?! Dît-il en installant son séant vêtu de sa large armure de mithril avec un claquement sourd contre le banc.
Kendal, assis face à lui, limait nonchalamment ses griffes d’acier, son katana posé contre la table. Thâ, toujours dans les ombres et patient, observait les allées et venues des quelques badauds. Quelques-uns semblaient venir à leur encontre. Quant à Arkhar, le Taal imposant, il restait un peu en retrait. Il finit par s’assoir près de ses compagnons.
Mais alors que Zim s’écroulait sur sa neuvième pinte avec un rot sonore, tout bascula. Les ombres surgirent, masquées, rapides comme des spectres. Des sifflements résonnèrent dans l’air : sarbacanes empoisonnées. Kendal bondit, jaillissant dans un éclair de métal, mais le poison déjà rongeait ses veines. Arkhar se dressa pour s’écrouler aussitôt. Seul Thâ, qui se glissa, invisible sous la grande table, échappa au sommeil empoisonné. Un groupe d’éclaireur de Dor assista à la scène et deux intervinrent pour finir endormis à leur tour…
Les soldats noirs, silhouettes menaçantes au blason sans nom, emportèrent les corps dans une carriole silencieuse. Thâ, le cœur battant, suivit discrètement leurs pas comme à son habitude. Il reconnut, parmi eux, un visage : l’un des gardes ou conseiller d’Eredi AsanAmn, la représentante d’Aterkal. Ses amis furent conduits vers d’anciennes geôles creusées à même la falaise.
Les rues sombres de Valuesa avalèrent les ravisseurs tandis que Thâ les suivait de manière experte. Deux des doriens décidèrent de ne pas intervenir dans l’échauffourée et s’empressèrent d’aller trouver la garde nocturne Kalgadokai. Ils revinrent sur les lieux de l’embuscade avec quelques soldats. Comme les Kalgadokai peinaient a retrouver la trace des attaquants, l’un des dorien, le rodeur, leur prêta main forte en pistant la carriole. Trop bruyants et s’approchant dangereusement du repère des assassins, ils furent intercepter par Thâ.
De magie et de sang
Dans les geôles abandonnées, les chaînes d’Arkhar cédèrent dans un craquement sourd. Le Taal libéré laissa éclater une rage destructrice : deux soldats furent projetés contre les murs comme des poupées de chiffon. Les autres prirent les armes. Sans épée, Arkhar n’en resdtait pas moins un ennemi redoutable. Leurs os craquèrent et leurs cris s’étouffèrent.
Kendal, malgré l’empoisonnement, reprit ses esprits et se concentra pour se téléporter derrière le groupe d’assassin. Il récupéra son sabre et sa lame déchira l’espace emportant le plus solide des gaillards. Dans des gestes fluides, il commença sa danse macabre.
Mais un mage, acculé, incanta à la hâte. Une lueur noire engloutit la pièce, et Kendal sentit le sol disparaître sous ses pieds. Téléporté malgré lui, il se retrouva dans une chambre luxueuse. Là, un domestique s’agitait :
« Ils viennent d’Aterkal, bien sûr… » Murmura Kendal en observant les armoiries. Mais il ne tergiversa pas. Il aperçut le ciel de la nuit derrière l’un des rideaux et fit claquer ses bottes pour se téléporter aussitôt.
Pendant ce temps, Arkhar sombra dans une fureur incontrôlée. Il s’avança vers Gror, l’éclaireur dorien simplet mais courageux. Zim Laden, conscient du danger pour ce jeune soldat, intervint.
« Hé, le caniche mouillé, viens t’en prendre à quelqu’un de ta taille ! »hurla Zim, un sourire provocateur aux lèvres. Il renchérit « Chien qui aboie ne mord pas »
Arkhar, dans une frénésie bestiale, se jeta sur lui. Le combat fut violent, brutal : griffes contre mithril, rugissements contre insultes tonitruantes. Finalement, Arkhar lui lacéra le visage, à grand coup de griffes qu’il ne rétracta pas pour ménager son ami. Dans l’instant, Zim remercia le ciel qu’il n’eût pas pris Zurié avant l’assaut.
La garde Kalgadokai, menée par Thâ, interrompit le carnage. Arkhar reprit vite ses esprits, le souffle rauque, le regard hanté, mais toujours impressionnant pour les personnes qui l’observaient.
De retour dans les rues de Valuesa, Kendal descendit discrètement plusieurs balcons vertigineux de la cité troglodyte dans une désescalade agile. Le groupe se retrouva finalement dans ses quartiers, marqué par une nuit de bière, de sang et de chaos. Ne sachant où dormir à cette heure tardive, les quatre soldats doriens se rapprochèrent du groupe de corbeaux pour cette nuit.
Une journée protocolaire sous tension
Au matin, la cérémonie diplomatique débuta dans un faste contrastant avec la nuit précédente. Les gobelins de Pelsie, bruyants et agités, se disputaient les gradins. Gror, fier comme un coq, exhibait sa nouvelle armure bleutée forgée à Kopa Lachaz, son sourire naïf illuminant la tribune du Rexcan.
Les discours de paix s’enchaînèrent. Les spectacles, la musiques, les cadeaux… Et le Sultantant de Dor en veint à offrir des parchemins extrêmement précieux au sorcier Rouge. Ce dernier en échange lui offrît, la paix avec le Rexcan, surprenant tout le monde, y compris les pelses. En effet, le Justicar Arkhar était dans la tribune. Arkhar surpris, resta silencieux jusqu’à ce que Garaskalouf en personne n’insista pout lui demander de s’avancer sur la scène au nom du Rexcan et de la paix. Arkhar fronça les sourcils. Encore une mauvaise surprise de la part de ce sorcier.
A la fin de la cérémonie, Eredi AsanAmn invita les Corbeaux pour le soir dans ses appartements. « L’attaque était une méprise. Je vous offre mon hospitalité. Venez me retrouver après les réjouissance de la soirée ». Etrangement pis dans ses pensées Arkhar ne sentît pas Zurié vibrer dans son dos, avide de carnage.
Encore une soirée riche en émotions
La soirée fut agréable et ils purent même s’entretenir avec certains hauts dignitaires comme le nouvel empereur Sohong au sujet du diamant et du contrat avec les drakonians. Les buffets et boissons consommées, la fin de la soirée s’annonça incertaine. Les corbeaux, accompagnés des doriens de la veille, se dirigèrent vers les appartements des dignitaires de la république d’Aterkal. Finalement tout se passa pour le mieux. Eredi les accueilli dignement et les excuses furent acceptées par le groupe.
Cependant, une nouvelle fois perdu dans ses pensées, Arkhar le sage, fît un pacte avec Zurié. En échange d’informations capitales sur Eredi AsanAmn, elle exigeait un peu de sang. Le pacte scellé, Zurié l’informa qu’Eredi était un dragon bleu, malin et perfide. Le dragon à l’origine de la disparition des elfes gris, de la destruction de la sainte forteresse, de la cité éternelle, de l’incendie de l’océan vert et de la mort du grand ver Ikaya elle-même. Arkhar ne révéla pas cela à Zim Laden griffe d’ours, prince de la forge en la sainte forteresse d’Ikaya. Il ne fallait pas créer de drame diplomatique après ce qui venait de se jouer dans la journée.
Sitôt l’entretien terminé, les jeunes éclaireurs doriens ne voulurent pas se coucher. Tha et Kendal avaient aussi à faire. Zim décida d’accompagner les doriens pour les surveiller.
Mais dans l’ombre, Arkhar cédait aux murmures de Zurié. Il chercha longtemps une proie pour remplir sa part du marché mais les ruelles de la cité étaient désespérément vides. C’est alors qu’il pénétra silencieusement dans le camp gobelin des Pelses, avant de s’abandonner à la volonté de son démon… Sous l’influence des murmures perfides de Zurié, son épée maudite, Arkhar plongea alors dans une frénésie meurtrière. Dans le camp des dignitaires de Pelsie, les flammes s’élevèrent comme un rugissement incandescent. Les soldats gobelins hurlèrent en engageant le comabt, leurs loups de guerre bondissant pour défendre leurs maîtres. Mais rien n’y fît, le barbare et sa lame maudite se repurent de leur sang et firent une colline de leurs cadavres exsangués.
Reprenant conscience, il fuit, plongea rapidement dans le Valuesa pour éviter d’être découvert, passa prestement devant ses compagnons qui trinquaient, et rentra se sécher pour se coucher.