Negath d'Akofis
Diapo,  Histoires des mondes

Les Ombres du Mrat Seculan

La mission des Negaths

Dans les tréfonds de la Canédie, là où les murmures des damnés se mêlent à l’écho des conspirations, le Mrat Seculan œuvrait dans l’ombre. Cette organisation, née de la volonté d’Haderzo, servait des desseins que peu pouvaient imaginer, encore moins comprendre. Parmi ses agents, les Negaths, des êtres corrompus par la magie du néant, se distinguaient par leur dévouement implacable à leur maître.

L’un d’eux, Arkofis, chef de cette expédition particulière, rassembla ses acolytes dans la salle voûtée qui servait de quartier général au Mrat Seculan dans la cité de Telakara. L’air y était chargé d’une énergie obscure, et des symboles ésotériques dansaient sur les murs, illuminés par les flammes vacillantes de torches mourantes.

« Nous sommes sous vos ordres » commença Arkofis, sa voix aussi tranchante que le vent glacial des plaines d’Octoppa.  « Les Corbeaux nous échappent, et avec eux, les secrets qu’ils ont arrachés à l’antique cité de Gretheth. Nous devons les retrouver avant qu’ils n’atteignent la cité des Ogres dieux et ne mettent en péril nos plans ».

Autour de lui, ses compagnons, des Negaths aux apparences aussi diverses qu’inquiétantes, écoutaient en silence. Il y avait là Falorn, spécialiste des illusions et des ombres, Lira, dont les compétences en matière de poisons et de décoctions étaient sans égales, et Prakos, un colosse dont la force brute n’avait d’égale que sa loyauté envers le Mrat Seculan. Ils avaient pour mission de retrouver les Corbeaux, de les défaire, et d’appeler leur maitre afin qu’il puisse en faire des serviteurs dociles. Mais ces héros étaient volatiles et malgré leur tapage, restaient insaisissables. AU dernières nouvelles, ils étaient au Rexcan, dans la cité de Sage.

Trouver la piste des corbeaux

Leur quête les mena sur des chemins oubliés, à travers des forêts dont les arbres semblaient murmurer des avertissements, face à des hommes arbres d’un autre temps. Ils durent se débarrasser des gêneurs du peuple fées tant de fois… Il arpentèrent des montagnes où le vent hurlait des malédictions, profanèrent des tombeaux pour en soutirer tout pouvoir. Les Corbeaux étaient des adversaires insaisissables, des héros dont la ruse rivalisait avec leur courage. Les Negath n’en avaient que faire. Seuls comptaient leurs ordres.

Chaque indice les menait à un autre, chaque piste semblait se dissoudre dès qu’ils pensaient toucher au but. Les villages qu’ils traversaient étaient soit abandonnés, soit peuplés de gens trop effrayés pour leur parler. Ils en tuèrent beaucoup. Et quand ils obtenaient des informations par la torture, c’était pour découvrir que les Corbeaux avaient déjà quitté les lieux, laissant derrière eux la légende grandissante de leur bravoure.

Mais les Negaths n’étaient pas des êtres à abandonner facilement. Les negath dans leur implacable quête, dépassaient toujours leurs limites, arpentant des régions de plus en plus dangereuses, face au drakonians et aux hordes de Taures d’Azroliark, face au dragons même.

Ils arrivèrent finalement aux abords d’un ancien temple, caché non loin au sud de la cité de K’Tal. Là, les pièges étaient nombreux, des gardiens, créatures issues des cauchemars les plus sombres d’une liche, leur donnèrent du fil à retordre.

Negath Vs Gardien

Mais les Negaths, forts de leurs pouvoirs et de leur détermination, parvinrent à s’enfoncer dans les profondeurs du sanctuaire, laissant derrière eux un amoncellement de cadavres gobelins.

Le temple du dieu Ancien

Combats après combats, il débouchèrent dans la haute plaine des ogres dieux, un lieu où le sol tremblait sous le poids d’anciennes malédictions et d’histoires oubliées. L’ambiance ne les atteignait pas. Au milieu d’un champ de bataille où des dieux eux-mêmes avaient jadis versé leur sang, les Negaths découvrirent l’entrée d’un temple fortifié perdu, caché aux yeux des mortels par des sortilèges puissants. Arkofis, sentant l’importance de leur découverte, ordonna à ses compagnons de prendre la place forte.

À l’intérieur du temple, les pièges étaient légion, et les gardiens, des créatures façonnées par une magie aussi ancienne que le monde lui-même, défendaient avec acharnement les secrets qu’il renfermait. Pourtant, les Negaths, guidés par leur détermination et leur ingéniosité maléfique, parvinrent à déjouer chaque énigme, à vaincre chaque adversaire, se rapprochant inexorablement de la relique qu’ils sentaient.

Alors qu’ils progressaient dans les profondeurs du temple, un sentiment d’urgence les envahit. Ils savaient que les Corbeaux, concentrés sur leur propre mission pour retrouver Garaskalouf, ne se souciaient guère de leurs poursuivants. Mais Arkofis et ses acolytes comprenaient également l’importance de leur tâche. Retrouver les Corbeaux avant qu’ils ne localisent le sorcier rouge n’était pas seulement une question de loyauté envers le Mrat Seculan. Les negaths commençaient à reprendre le contrôle. Ils ressentaient maintenant le besoin de comprendre. Ce qui se jouait dans ce temple était une course pour le contrôle des forces qui pouvaient remodeler l’avenir de la Canédie.

Au cœur du temple, une révélation les attendait. Dans une salle voûtée, baignée d’une lumière éthérée, ils trouvèrent un artefact ancien, une relique dont la puissance semblait palpable dans l’air même qu’ils respiraient. Celle-ci les enveloppa d’une lumière étrange qui leur permit de retrouver leur libre arbitre, un instant coupés du lien avec Haderzo. C’était une clé, non pas au sens littéral, mais une clé magique, capable de déverrouiller des portails vers des lieux oubliés, des dimensions, des liens que même les dieux hésitaient à observer.

Pourquoi reprendre la route ?

Arkofis, comprit pleinement l’importance de cette découverte. Il ordonna à ses compagnons de sécuriser l’artefact. Avec cet objet d’une puissance incommensurable, ils avaient désormais un moyen de devancer les Corbeaux, de retrouver et éliminer Garaskalouf, ou peut-être même de contrôler le sorcier rouge à leur avantage. Les corbeaux étaient devant mais ils finiraient bien par rebrousser chemin dans ces forêts. Arkofis empoigna ses armes et repris seul la piste des corbeaux.
Les Negaths, malgré leur nature solitaire et leur mépris pour les alliances, sont des créatures asservies qui aiment contrôler leur entourage. Mais, Arkofis savait qu’il possédait maintenant un avantage unique. Avec ses nouveaux pouvoirs, il pouvait choisir de correspondre ou non avec ses maitres. Il pouvait désobéir si besoin. Sa capacité à manipuler les dirigeants de ce monde lui permettait maintenant de comprendre où se dirigeaient les Corbeaux. Il était en retard sur eux, mais il savait que les corbeaux  reviendraient vers la cité de Tristesylve. Là, il les attendrait pour mieux les observer. Une fascination pour ses proies se mit à germer dans son cœur.

Désobéissance et ferveur

La quête des Negaths prit alors un tournant inattendu. Armés de la relique, Lira, Pracos et Falorn sortirent du temple, déterminés à utiliser chaque once de leur ruse et de leur puissance pour mener à bien leur mission. Ils étaient ivres d’un nouveau pouvoir de liberté. Leur voyage à travers la plaine des ogres dieux ne faisait que commencer, chaque pas les rapprochant de leur but, tout en dévoilant les profondeurs de leur propre ambition et peut-être, un peu de leur conscience. Mais ils avaient perdu quelque chose de précieux. Le lien qui les unissait à Arkofis n’était plus et ils ne se dirigeaient pas vers leur chef. Dans les recoins les plus sombres de leur âme, chacun sentait le désir d’une puissance qui pourrait les élever, et les libérer d’un fardeau qu’ils ne comprenaient pas : l’emprise de la magie de Galdameth, l’emprise de leur maître même, Haderzo.

La traque des Corbeaux se poursuivit tout de même, plus impitoyable que jamais pour remplir leur mission. Tandis que les ombres du Mrat Seculan s’étendaient sur la terre, leurs nouveaux désirs, leurs nouvelles colères menaçaient d’engouffrer peuple Kalgadokai et peuples fées dans les abysses d’une nouvelle ère de ténèbres pour la plaine des Ogres Dieux.

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