Hautes terres des ogres dieux
Histoires des mondes,  Royaume de Dor

La lumière au cœur des ténèbres

Dans les recoins les plus sombres de la Plaine des Ogres Dieux, loin vers l’est aux flèches impures, se dresse une sinistre Nécropole, gardienne devant l’entrée de la cité de Kalaantar. Kalaantar, la cité maudite où l’obscurité règne en maître et où les morts-vivants et les spectres tourmentés errent sans relâche. Parmi les histoires terrifiantes qui se murmurent dans les villages voisins, celle d’un chevalier paladin de la Lumière reste gravée dans les mémoires des Kalgadokai.

Sir Renald Roncevoie

Le chevalier, connu sous le nom de Sir Renald Roncevoie, était réputé pour sa bravoure et sa dévotion inébranlable envers les valeurs de la lumière et de la justice. il savait que le mal se terrait à l’est. Alors que la menace grandissante de la Nécropole de Kalaantar pesait sur les terres environnantes, Sir Renald prit la décision courageuse de pénétrer seul dans ce repaire des ténèbres pour délivrer les âmes piégées et purger le mal qui avait corrompu les landes et forêt des ogres dieux.

Arpentant les rues délabrées et les couloirs ténébreux de la nécropole, Sir Renald affronta des hordes de morts-vivants impies, repoussant avec vaillance leurs assauts incessants. Son épée flamboyante, imprégnée de la lumière pure de son dévouement, fendait l’obscurité et dissolvait les ombres maléfiques qui tentaient de l’engloutir.

Putrescence et malédiction font plus que force ni que courage

Autrefois Faë

Pénétrant plus profondément dans les entrailles sombres de la nécropole, Sir Renald découvrit un ancien tombeau elfique, dissimulé derrière un voile de brume funèbre. Les fresques délavées qui ornaient les murs racontaient des récits de batailles anciennes et de héros perdus, suscitant en lui une vague de respect et de tristesse pour un passé oublié. Il sentit alors une présence céleste, comme une caresse légère sur son épaule, le rappelant à sa mission sacrée au milieu des ombres menaçantes.

Au cœur de la nécropole, Sir Renald croisa le fer avec des sangliers noirs maudits, des créatures imposantes et infernales dont les grondements sauvages résonnaient dans les couloirs étroits. Son épée, brûlante de dévotion et de courage, fendit l’air dans une danse macabre, repoussant les assauts implacables des bêtes déchaînées. Malgré la fureur de la bataille, il respecta le sacrifice de ces êtres corrompus par les forces des ténèbres, cherchant en eux une lueur d’humanité perdue depuis longtemps.

Les spectres du passé

Ces batailles ne furent pas sans coût. Alors qu’il progressait plus profondément dans le dédale lugubre, il fut pris au piège par un groupe de spectres vengeurs, dont les lamentations perçantes résonnaient dans les corridors étroits. Leurs attaques insidieuses et leurs étreintes glacées menaçaient de dévorer son âme même, affaiblissant sa défense et minant sa résolution inflexible. Pourtant, il se rapprochait de la source des ténèbres qui gangrenait la nécropole, il le sentait !

Sir Renald fut alors confronté à un puissant fantôme, peut-être un gardien suprême de ce repaire maudit. Il gardait une pièce étrangement éclairée. Non ! Le fantôme devait être l’un des généraux du mal en personne. Son essence sombre se déchaînait dans tous les sens et vint s’abattre contre le chevalier paladin. La force du coup engloutît Sir Renald dans un tourbillon de ténèbres terrifiantes. Se débattant avec acharnement, il invoqua la force de sa foi et l’énergie lumineuse indomptable de son âme pour repousser l’emprise implacable de cette entité maléfique. Au prix de son humanité, et de sa dévotion, il réussit à fuir.

Ou la vie fréquente la mort

Dans sa fuite, au détour d’un corridor, le guerrier aperçut des lumières vacillantes traversant les meurtrières d’un vieux laboratoire aux allures oubliées. Le parfum âcre des expériences passées flottait dans l’air, rappelant la quête éternelle de connaissances interdites et de pouvoir démesuré. Avec prudence, il arrêta sa course, et reprit son courage à deux mains. Le fantôme ne le poursuivait pas. Il s’aventura dans cet antre de secrets enfouis, déjouant les pièges habilement dissimulés par d’anciens alchimistes déchus. Mais l’endroit semblait encore servir. Que pouvait-on bien créer dans pareil abjecte lieu ?! Il y avait des pots d’un liquide visqueux et grouillant. Il y avait des poils de créatures, et d’animaux fantastiques. Une fée épinglée. Un œuf énorme, coquille vide de couleur bronze, posé négligemment sur l’établi de pierre. Son cœur vaillant lui dictait de rester et d’attendre le retour de l’alchimiste. Mais son âme et son corps ne pouvait en souffrir davantage. Il ressortie de la pièce en ayant pris soin de purifier les lieux.

Une retraite à vous briser l’âme

Mais déjà d’autres bruits étranges venaient des couloirs. Des zombies et un grand nombre de squelettes armées d’épées rouillées remontaient les ruelles. Malgré sa force et sa détermination inébranlable, Sir Renald se retrouva finalement submergé par la puissance implacable des forces ténébreuses. Son armure à tête de bélier, autrefois l’éclat de la lumière dans l’obscurité, fut éraflée et brisée, tandis que ses blessures se multipliaient sous les assauts incessants. Le fier chevalier de la baronnie, le souffle haletant et la vision vacillante, dut se résoudre à reculer. Son esprit fut à jamais empli du poids des âmes perdues qu’il n’avait pu libérer de leur tourment.

Tel un phare vacillant dans la tempête, Sir Renald Roncevoie, paladin de la lumière au service du Baron Belier, émergea finalement de la Nécropole de Kalaantar, portant les stigmates de son combat épique contre les ténèbres.
Malgré ses blessures et la lourdeur de son échec, il demeura vivant, une lueur d’espoir pour les habitants des contrées environnantes. Son récit, celui d’une bravoure sans faille face à l’ombre la plus profonde, devint une légende, rappelant à tous que même au cœur des ténèbres, la lumière ne peut jamais être totalement éteinte.
En rentrant à Tristesylve, au donjon du baron bélier, le sir Renald Roncevoie fit son rapport à ses paires. Cependant le baron Belier ne put se résoudre à envoyer ses hommes loin dans l’est. Il y avait déjà tant à faire ici.

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