La vermine
En un lieu tenu secret…
La pièce est ronde et pourrait être taillée à même la roche mais la personne qui a commandé cette pièce la voulait harmonieuse du sol au plafond. Les pierres de tailles sont agencées pour que l’on puisse suivre la ligne de joint jusqu’au faîte.
Chacun ici présent, a gravi les vingt et une marches d’un des cinq escaliers menant à la salle d’entraînement. Un autel fait de cette même pierre s’impose en son centre, et l’étude de ces dimensions indique qu’il a dû être taillé sur place. La lumière vacillante a été curieusement étudiée pour l’occasion. Les gradins sont éclairés de multiples chandelles et aucune zone d’ombre ne subsiste. Tous ont les yeux pétillant et attendent en silence. Le maître des lieux entre enfin. Il est accompagné de l’homme qui a su reconnaître en eux autre chose que des petits bons à rien, même si nombre d’entre eux ne l’ont encore jamais vu. Il a le port plein de noblesse, qui tire tout l’auditoire vers le haut . Sa tenue ne convient pas à un prince de la pénombre, et pourtant il se déplace sans bruit. Il saurait être des plus inquiétant si il était tout de noir vêtu. Il a fait le choix de l’élégance sobre des plus fantasques interprètes. Il tient à la main une bourse bien trop grande pour ne pas se remplir ce soir. Il s’avance encore et chacun se demande ce qu’il va lui être demandé. Certains sont persuadé que, c’est l’heure des comptes, et qu’il vient leur prendre ce qu’ils ont eu tant de mal a accumuler pendant tous ces mois de dur labeur. Les plus perspicaces ont pourtant su percer le sourire affiché de maître Gazanievel.
« je suis tellement content de vous revoir mes enfants… Je vais passer parmi vous, et tous autant que vous êtes, vous prendrez une pierre, et me direz votre nom et surnom… » Les présentations prennent un temps proportionnel à l’assurance et à la loquacité de chaque enfant. La ronde étant terminée, l’homme rejoint le centre de la pièce, et verse le reste des gemmes sur l’autel, reste impassible quelques secondes, puis s’adresse à l’assemblée. « Il manque sept pierres… Lourde est la tâche qui incombe à celui, celle ou ceux qui ont abusés de la confiance des autres. Merci à eux, oui… Merci à celles et ceux qui ont pris la responsabilité d’investir pour la communauté, car chacun sait ici. Personne n’attend de dénonciation. Je vous regarde tous et je ne vois ici que d’honnêtes roublards, qui œuvrent pour le bien de tous. Libre à chacun de se dévoiler, ou de rester dans l’ombre lors de son don pour la communauté. Mais, étonnez nous par votre originalité. Afin de vous faciliter la tâche, je peux vous indiquer un receleur de Lyseline qui devrait pouvoir vous offrir un juste prix de cette gemme supplémentaire. Ceci étant, personne ici ne volera les honnêtes gens. Nos cibles sont et seront les mauvaises âmes… Les plus complexes, les plus dangereuses, mais les plus riches aussi ! Un petit spectacle vous plaira j’en suis sûr…
Chacun d’entre vous est le meilleur en son domaine.
Toi, Rievel je sais que tu es le meilleur bretteur de cette assemblée, aucun d’entre nous n’aimerait avoir affaire à toi lors d’un duel à main nue. Tu sauras rosser l’impertinent qui osera fouiller tes poches. Je sais également que tu en joues quelque peu, mais attention à toi car Katelle est bien plus vive que toi. Elle n’aura aucun mal à te surprendre dans une ruelle mal éclairée. Tous deux aimez étaler vos butins sans trop savoir qu’en faire… La petite Hérine sait mieux que vous, quoi en faire, tellement bien qu’elle assiste déjà maître Gazanievel dans les comptes de votre guilde. Gathien est le plus gourmand à n’en pas douter, et ses petites brioches à la cannelle savent enchanter vos papilles à tous. Rhéa sait capter l’attention de son entourage, sans jamais avoir deux fois la même tenue ou coupe de cheveux. Certains préfèrent chanter, d’autre faire quelques passe-passes entre deux numéros de jonglerie, pendant que notre ami Ronan a su trouver en ces lieux, la meilleure place pour écouter le moindre de vos chuchotements. Je suis sûr qu’il saura les distiller à chacun d’entre vous pour vous rendre meilleur… Tous ici êtes initiés aux arcanes dispensées par maître Gazanievel, avec quelques affinités plus marquées pour certains. Dont notre amie Acélwen qui ferait bien de dormir un petit peu plus, n’est-ce pas Maître ? Je vous ferais grâce de passer en revu chacune de vos qualités mais soyez en sûr, elles se complètent sans pouvoir se suffirent à elles-mêmes.
La Pierre.
« Être au sein de ce groupe ce soir vous a fait gagné un petit butin. Celui-ci est votre, et vous en ferez ce que vous voudrez. Les plus judicieux le conserveront précieusement pour plus tard. D’autres estimeront qu’ils ont besoin de matériel pour ce perfectionner. Les plus maladroits chercheront à s’offrir les petits plaisirs, qui leurs ont été refusé pendant ces quelques années qui vous séparent de votre naissance. En vous réunissant, vous pouvez racheter la maison qui vous abrite. Pas de bon ou de mauvais choix. Sachez quand même que la personne à qui vous vendrez votre gemme vous regardera avec un autre œil, un œil qui pourrait vous attirer quelques problèmes. Car 150 pièces d’or dans les mains d’un enfant n’est pas monnaie courante. Sachez également qu’une même gemme a une valeur dépendante du lieu dans lequel vous êtes. Ôprofonde, la capitale de votre pays est un bon endroit pour vous séparer de votre gemme mais d’ici là, vous ne verrez plus l’intérêt de vous en séparer. Sa valeur dépend donc de qui, de quand, du lieu et du comment. Un jour, lorsqu’il sera temps que vous voliez de vos propres ailes, ce jour-là, le réconfort de cette petite gemme vous sera peut-être révélé. »
« Pour l’heure, les gemmes restantes de cette bourse sont confiées à notre petite communauté. Je suppose qu’ici, personne ne s’opposera au fait de les confier aux mains bienveillantes de votre précepteur, qui n’a de cesse de vous éclairer sur les pouvoirs de l’invisible et qui, soyez en sûr, sauront modeler une partie de vos avenirs. Je ne suis pas venu ici pour vous faire la morale, mais pour profiter d’une joyeuse soirée en votre compagnie, où chacun fera en sorte de plaire à tout le monde. Bonne soirée mes enfants. »
Lucius, si tu veux bien nous avons à parler tous les deux… « Tu savais qu’un jour je viendrais te chercher et ce jour est venu. Tu ne peux encore m’accompagner sur la route car je veux te protéger. Si tu te sens près à vivre ta vie sous d’autres cieux j’ai une mission pour toi… J’ai besoin d’être représenté à Marelle, et je cherche des agents de confiance. Il m’a été donné de rencontrer deux roublards de Lyseline qui me paraissaient avoir un bon fond. Ils sont venu proposer leur assistance après l’attaque du refuge de Gazanievel, tu te souviens? Je leur avais confié la mission de prendre soin des familles victimes d’enlèvement. Il est probable que vous soyez encore en contact car je perçois en vous des techniques que je ne vous connaissais pas. Ils semblaient libre d’engagement dans cette ville et c’est peut-être encore le cas. Si tu le veux bien et si tu estimes pouvoir leur faire confiance j’aimerai les associer à notre affaire après les avoir rencontrés. La mission est aussi simple que n’importe quelle mission mais sache que le voyage est tout aussi important que la destination. N’hésite pas à tendre l’oreille sans te mettre en danger, là réside la difficulté. Je vous propose de rencontrer le capitaine de la garde, un certain Tudor. Vous vous présenterez en mon nom et lui saura vous instruire sur la ville. Je ne compte pas vous lâcher seuls dans cette ville grouillante d’activité et vous indique donc un premier lieu d’accueil. Vous vous rendrez dans une auberge du nom du « rat cornu »dans le quartier résidentiel, un peu à l’écart du tumulte de la ville. Vous apporterez ainsi un regard neuf et objectif sur cette ville qui en a grand besoin. Je ne t’abandonne pas mon jeune ami et sache que ce que tu as fais pour ces jeunes enfants est fort louable et tu peux en être fier. Prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin de soi. Prend garde à toi et suis ton instinct, Lucius. « Je vie le pari de ne pas avoir le choix. Je choisi de parier sur la Vie» Si par un heureux hasard vous veniez à croiser la route d’un certain Orphys. Présentez-lui mon attente de le retrouver ainsi que mes excuses car il m’arrive quelques fois de me targuer de son titre sans toutefois me permettre de trop porter atteinte à sa réputation…