Missions dans Telakara
Hélas, un des trois contes fût tué. Le coupable semblait être un personnage moustachu qui avait piégé Radwien dans le palais des trois contes la veille. Il avait surement inoculé le poison bleu des 100 jours en surdose, et le comte mourût atrocement mais rapidement.
Radwien, en attendant la célébration des héros qui allait avoir lieu dans une semaine, se renseigna sur les demeures abandonnée, ou à vendre et acheta son petit castel. Elle tenta également d’embaucher de la main d’œuvre pour gérer sa future ambassade du duché d’Orsillac. Fdack apprit d’Urfan Degara que le roi Sultan était totalement impliqué dans le complot visant à compromettre les relations internationales entre le Rexcan et ses pays frontaliers. Officiellement, Urfan Degara lui dît que le roi sultan était clairement associé au Royaume de Pelsie, et qu’il ne doutait pas que le roi soit en relation avec les Mrat seculan.
Tout le monde s’amusa lors de la soirée mais Tah, informé par Kendal, suivît une femme rousse à l’étage pour la voir entrer dans une pièce, et rejoindre Rinagor. Tah escalada le mur et écouta la conversation. Cette dernière s’entretint avec lui au sujet des assassinats ratés, du rituel désengagé, et de l’arrivée de l’épée du sacre prochainement sur la côte de Telakara. Le rebouteux entrait une nouvelle fois sur la scène. Ester Antrefosse eût le bras tranché pour avoir posé une question de trop à Rinagor au sujet de leur accord. Tah n’en menait pas large, et chercha rapidement à s’esquiver après le départ d’Antrefosse. Il hésita mais ne chercha pas à connaitre le visage de son ennemi.
Tâh suivît Ester Antrefosse partout dans le castel, puis jusqu’à son refuge où elle se rafistola le bras. Il revînt ensuite prévenir les autres corbeaux qui s’entretenaient avec le roi sultan, le duc de Montrance et d’autres hauts dignitaires. D’ailleurs, lors d’une de ces conversations, le roi sultan avait eut une vive douleur à la cuisse pendant que les héros avançaient l’idée d’une paix avec le Rexcan. Zim et Kendal avaient même ressenti la chaleur qui émanait du fourreau du sultan à ce moment. Ailleurs dans la soirée, Fdack fût accosté par un prince elfe qui désirait integrer la troupe de héros en tant que soigneur. Etant apparemment un elfe de haut rang, Fdack refusa dans un premier temps de le mettre en danger. L’elfe ne les rejoignît que le lendemain.
Le groupe n’attendît pas la fin de la nuit pour prendre d’assaut le repère d’Ester antrefosse. Sous une vieille bâtisse, près de la porte orientale, ils s’introduisirent dans son petit atelier.
Deux jeunes passants , adeptes de la promisbourré, aperçurent la porte ouverte et les aventuriers se faufiler à l’intérieur. L’alcool aidant, Il décidèrent que c’était leur chance de vivre l’Aventure et entrèrent à leur suite. Hélas, moins agiles que la troupe de corbeaux, l’un deux dégringola dans les marches jusque dans le sous-sol ou le prince Zim l’accueilli fermement. Mais ils échangèrent un regard et Zim se prit d’une amitié de mentor. Il accueilli les deux jeunes pour leur apprendre les ficèles du métier de guerrier et d’Aventurier. Difficile de savoir à ce moment si Gror et son compagnon faisait là un choix judicieux !
Ester Antrefosse entendît tout ce vacarme et s’échappa en fumée par une toute petite fenêtre. Tous la poursuivirent. Fdack qui arriva en face à face de la vampire, la reconnu aussitôt. Ce vampire était celle qui avait pétrifié Radwien et blessé durement Fdack avant de s’évaporer. Elle tenterait surement un de ses vilains tours. Fdack lui cracha donc aussitôt au visage une boule de feu qui l’obligea à battre en retraite à nouveau. Elle se retransforma en fumée et s’introduisit dans les égouts. Le reste de la troupe sortit du repère et monta sur le toit, les deux nouvelles recrues désormais sous les ordres du prince de la forge qui virevoltait sur les toits. Etrangement, le maitre de la forge se sentait pousser des ailes suivis par ses deux nouveaux acolytes. Après une poursuite acharnée, avec Kendal transformé en rat, Radwien en salamandre, Fdack en forme ectoplasmique, elle fût appréhendé à la sortie de Telakara, devant le dédale du petit marché. En effet, tout du long de la poursuite Radwien se transformait en créatures diverses pour ne pas perdre de vue la vampire. Elle lui tomba finalement dessus sous la forme d’une araignée géante, et la ficela durement au sol.
Ester Antrefosse à bout de souffle se résigna. La garde intervint, mais vite dépassée par les relations diplomatiques de la troupe, le chef de l’escouade laissa Radwien emporter la ficelée. Ils l’emmenèrent à la vigie pour lui soutirer des informations. Etrangement, ce vampire craignait moins le soleil que la nuit. Après moult débats, il fût décidé qu’elle serait placée dans un coffre avec un pieu enfoncé dans le cœur.
Ensuite, nos aventuriers se décidèrent au petit matin pour aller à la rencontre du roi sultan ; hélas, non pas pour festoyer au milieu de belles demoiselles, et de vins rafraichissants, mais pour lui voler son épée. Zim Laden n’en revenait pas… Pour satisfaire à sa mission et l’honneur de purifier les bas-fonds de cette cité, il avait laissé passer une nuit d’anthologie. Pour ne pas trop tergiverser, il se dît qu’après quelques plates excuses et un cadeau de circonstance, cette soirée pourrait bien être remise sur son chemin.
Et puis la troupe décida de voler l’épée du sultan. C’était le pompon ! Après cela, il lui paraissait compliquer d’arriver à sa jouissive fin… En effet, cette épée semblait contrôler le roi sultant. Etait-ce l’épée qui avait de si intéressants projets, ou le roi lui-même ? Mais les corbeaux ne purent se résoudre à laisser une épée démoniaque pousser le Roi vers une guerre contre le Rexcan.
C’est alors que Tah et Radwien devenus invisibles se faufilèrent dans le haut palais de Telakara pour accéder par un balcon à la chambre du Sultan. Sans effusion de sang, ils volèrent l’épée avec un sort de telekinésie et quelques cabrioles. Puis, de retour à la vigie de Garry Archerouge, il se résolurent à retirer Ester Antrefosse de sa boite pour la poser dans un confortable lit de l’ambassade d’Orsillac. Le coffre qui s’adaptait à presque toutes les tailles, se referma sur l’épee démoniaque du sultan, désormais à la charge du Corbeau Garry Archerouge dans sa vigie.
Une fois les préparatifs pour la fuite d’Urfan Degara, les achats pour remercier le forgeron nain qui réparerait l’armure de mithril de Zim Laden, l’entrevue de Kendal avec le duc de Montrance, les corbeaux décidèrent de s’engager à l’est vers la sauvage Mangrove et le petit marché du rebouteux.
Très vite, les corbeaux se fîrent remarquer et le ton monta entre les gueux du quartier et les aventuriers. Ils furent finalement escortés jusque chez le rebouteux pour éviter toutes effusions de sang inutiles.
Dans un immense navire échoué, sur une plage de sable blanc entre deux falaises, le rebouteux accueillit dignement les nobles héros avec un narguilé, parfumé aux rares épices. Dans sa tanière, Meskan Os noir semblait être un personnage cruel qui ne traitait pas bien ses esclaves. Les femmes étaient terrorisées et totalement soumises à ses caprices. Certaines servaient même de cales, de meubles, ou de décorations. Lorsque les aventuriers entrèrent, le rebouteux jeta ses proches esclaves par les fenêtres, qui pendirent par les pieds pendant toutes la durée des négociations. Et négociations il y eut, car le rebouteux possèdaient de nombreuses informations qui concernaient le Rexcan, et même une occulte organisation secrètement nommée : les corbeaux. Il savait où se trouvait la fameuse Judilth qu’ils cherchaient. Cette étrange elfe qui lui avait sauvé la vie une nuit d’été dans la profonde mangrove. Enfin, il savait aussi que ce soir, sur sa berge, de coriaces mercenaires devaient débarquer pour rejoindre Ester Dantrefosse, une sale race de vampire qui risquait de lui causer quelques problèmes à l’avenir.
Meskan connaissait son métier, et savait que ces corbeaux étaient dans l’urgence car deux assassins étaient allés vers le puits des lamentations l’avant-veille.
Après quelques petits tests classiques pour prendre la température des malades, il se fit une idée des besoins de ces invités, et leur annonça le prix du remède à leurs maux. 15 000 drakes, soit 300 000 lyres pour leur donner les informations capitales qu’il possèdait, un plan pour la mangrove, et l’assurance qu’il réparerait l’armure de Zim Laden avec son forgeron.
C’est Tah qui retourna en ville pour transférer ce montant vers les coffres du duc Mesklan. Après avoir apporté la preuve du paiement. Meskan os noir leur donna toutes les informations concernant le roi gobelin de Pelsie, le Mrat Seculan Miloss (devin des mrat), et l’arrivée de l’épée du sacre sur la grève.
Et l’heure approchait vite….
La nuit tombait presque lorsque, sur la plage, deux embarcations accostèrent. La première était celle de la guilde du serpent d’ether. Six individus posèrent le pied à terre. La seconde, plus discrète, était celle d’Arkhar. Ce Taal avait suivi les voleurs d’Elendara sur des centaines de kilomètre. Enfin, il pourrait leur mettre la main dessus ! Quand un groupe avança des terres, il reconnût Fdack lançant une boule de feu vers la troupe des voleurs. Les ennemis étaient aguerris, et ils lancèrent tous instantanément un sortilège….
Un vampire elfe était tout habillé de noir avec ses chaines du chaos qu’il faisait tourner si vite autour de lui, qu’elles tranchaient sans même sentir de résistance. Kendal eut énormément de fil à retordre avec Pierre Antrefosse, qui le malmena pendant tout l’affrontement avant d’être cloué littéralement par l’épée du sacre dans la main de Tah.
Le mage Sogaram, un humain chauve, tatoué et scarifié sur tout le corps de runes de puissance magiques, fût projeté à la mer dès le début du combat par l‘explosion de la boule de feu de Fdack. Il se releva pour être aveuglé par le sort de lumière de Radwien. Alors qu’il entendait cette dernière le charger dans l’eau, il décida immédiatement de se téléporter hors de danger.
Ftahl, était un petit être capable de se téléporter à volonté en maniant une dague démoniaque assoiffé de sang. Ce soir-là, sur la plage du repère du rebouteux, il était habillé de noir, et ne portait pas son armure qui l’avait meurtri pendant toute la traversée. Il ne put s’éclipser avant que la hache de maitre Zim Laden Griffe d’ours, prince de la forge en la sainte forteresse d’Ikaya ne s’abatte sur son flanc sans défense. Se téléportant dans son dos pour lui rendre la pareille, il le frappa fort entre les omoplates. Mais, il fut surpris une nouvelle fois à son tour, par Fdack qui sortît sa lame d’ombre et l’absorba dans les Limbes. Les dieux seuls savent où se trouve Ftahl aujourd’hui.
Le sorcier Bakharg, un guerrier orc Taure maniant un marteau magique capable d’électrifier, se donna beaucoup de mal pour mettre à terre la griffe d’ours. Grace à son bouclier capable de repousser l’ennemi, et à sa hache électrifiant son adversaire nain, il semblait avoir l’avantage. C’est donc chacun leur tour qu’ils s’infligèrent de lourdes blessures.
Le colosse en armure Ati Delmok possédait une immense épée à deux mains qui foudroyaient le cœur de ces ennemis plein de bonté. Assénant des coups ravageurs, le semi géant souriait tout en éradiquant ses ennemis. Zim Laden ne tiendrait pas longtemps face à deux adversaires aussi expérimentés. C’est alors qu’Arkhar fît face au géant et tenta d’entamer son apparente motivation. En vain, après deux échanges brutaux, le Taal finît à terre. Puis ce fût de nouveau au tour du nain de subir le courroux vengeur de la justice démoniaque.
Invisible parmi les combattants, Tah observait les scènes de combat pour profiter au mieux de la situation et rendre le meilleur service. Le jongleur Orc taure de la lame dansante possédait une hache virevoltante et un grand bouclier taure. Cependant, il ne fît pas longtemps d’esbroufe, puisqu’il fléchît sous la pointe glacée du maitre de l’ombre. Erin Baldfir ne put se remettre de ce coup, et s’écroula inconscient aux pieds de Tah.
Alors que toutes les fioles de soins étaient consommées, Tah s’empara de l’arme du sacre à la ceinture de Pierre Antrefosse, et fit plier le vampire sous son joug. Au même instant, Zim et Radwien achevèrent l’orc taure au marteau électrique, alors que Fdack en profitait pour remettre sur patte son ami Arkhar. Puis, tous achevèrent le colosse, qui céda, sur les genoux, pour finir le visage vers le ciel, mort au clair de lune, dans son armure bleutée, toujours étincelante.
Enfin, Radwien plaça un pieu à la place d’Elendara, l’épée du sacre de l’empereur Charles Le Maule Archefer. Kendal s’approcha rapidement, et ne put s’empêcher d’achever cette dangereuse malédiction vampirique en lui décrochant son elfique tête des épaules.
Puis le silence revint. La mer ne s’était pas abstenue d’emporter avec elle, le sang des combattants. Et c’est naturellement qu’elle avalait ces âmes damnés, ensablées en douceur sous le firmament.
Mais il ne fallait pas trainer. Le devoir nous rappelle toujours. Premièrement, Judilth était peut-être en danger. Et deuxièmement, le mage Sogaram s’en était sorti et pouvait revenir. Il avait surement fuit dans un refuge pour réfléchir à la manière de présenter sa couardise. Il était sûr qu’il reviendrait sur les lieux pour se rendre compte du fiasco. Comment allait-il présenter cela à son maitre cornu ? La peur et l’hésitation du mage seraient les meilleurs alliés des corbeaux pendant les quelques minutes qui suivraient.
Mais ils ne pouvaient trimballer l’épée de l’empereur dans le marais. Les corbeaux sur la plage prononcèrent alors trois fois Sornical… Sornical… Sornical… Et Le maitre Somi apparût. Il fût bref, et tenu de respecter les termes du contrat qui le liaient à ces mots. Rapidement, Tulnik repartît avec l’épée du sacre pour la rendre à son légitime porteur.
Alors, la troupe retourna en arrière à l’intérieur du navire pour informer le duc Mesklan le rebouteux que le temps leur était compté. Ils négocièrent rapidement les deux embarcations du maitre du petit marché pour rapatrier Urfan Degara le lendemain. Ils en profitèrent aussi pour récupérer quelques fioles anti acide, et Meskan os noir leur vendit des fioles de soin et soins majeurs, puis leur tendit un petit paquet contenant les objets liés à Galandara.
Puis Radwien qui désirait retourner à Telakara pour finaliser quelques affaires personnelles, leur proposa d’aller prendre des chevaux pour gagner du temps dans le marais. La troupe se sépara. Certains allèrent prévenir Garry au sujet de son bateau à prendre, d’autres s’occupèrent de l’épée du sultan pour la cacher. Tous se retrouvèrent à la porte orientale de la cité de Telakara.
Puis les corbeaux s’enfoncèrent dans les marais. L’ambiance était lourde et les créatures de la nuit semblaient les suivre et se rapprocher. Lorsqu’ils traversèrent un bras de mer peu profond, mais dangereux, ils virent des dizaines de gobelins crier sur la rive qu’ils venaient de quitter. Ces créatures sont peureuses et la troupe transpirait la puissance et l’assurance. Peu de créatures oseraient les défier dans les marais.
Après plusieurs heures à chevaucher inconfortablement, les corbeaux avançaient maintenant dans une forêt de toiles d’araignée. Nul doute qu’ils allaient en croiser prochainement. Alors que le sol devenait de plus en plus stable, des dizaines d’araignées géantes suivaient nos héros. Devant une bâtisse en ruine, probablement un ancien relais, huit pattes poilues immenses s’appuyèrent sur les fragiles murs sans toit. L’araignée était colossale. Elle s’avança lentement, avec l’assurance du prédateur sur sa proie démunie. Sa victoire lui semblait assurée.
Mais ce ne fut pas le cas ! Kendal, et ZimLaden calmèrent leur monture, et s’élancèrent au triple galop face au monstre. Le premier, dans sa fougue manqua de chuter à cheval, le second arracha une patte à la bête dans un bruit de carcasse craquante, et le troisième se glissa sous son imposante masse pour lui percer l’abdomen. La créature fît un cri strident et disparût. Elle pouvait se rendre invisible, ou peut-être se téléporter. Elle reparût au-dessus de Tah et Fdack pour les frapper de ces griffes, et de ses chélicères. Fdack fût touché, perdît connaissance et tomba de sa monture.
Comme Radwien se relevait, elle fit une langue de feu des flammes qu’elle venait de créer et repoussa toutes les petites araignées qui auraient bien profiter d’un homme à terre.
L’araignée éclipsante se téléporta à nouveau au-dessus de Kendal. Mais, il l’attendait de pied ferme. Elle ne se releva pas de ce dernier coup. Zim Laden lui coupa une seconde patte, et prît les deux en prévision de son repas du soir dans le marécage. Les corbeaux reprirent leur chemin.
Ils atteignirent une ancienne route pavée qui descendait en pente douce, et en spirale dans les tréfonds du marais. L’eau s’écoulait de toutes parts autour, et les lianes semblaient vouloir faire disparaitre ce trou béant qui hurlait dans le sous-bois. Dans cette fosse, la forêt semblait plus étrange. Les héros descendirent de leurs chevaux lorsque la route s’arrêta devant une grande porte en pierre qui sortait de la paroi. De chaque côté un dragon sur son séant soutenait le cadre de la porte.
Alors que les héros se méfiaient des deux assassins déjà sur place (Ils venaient de découvrir un de leurs feux de camps), une femme dévala la pente pour se planter devant leur nez ahuris avec son chien des enfers en taille réduite.. Elle était brune, jeune et belle du haut de son mètre soixante, toute fluette avec des yeux extraordinaire : un vert moucheté d’or. Kendal eût un bref souvenir, et s’aperçût aussitôt que cette femme avait le visage de Dame Penedra. Quoi que sa bouche était un peu plus fine et plus poliçone.
Elle comprît tout de suite qu’ils étaient envoyés par sa mère. Elle leur fît immédiatement confiance. Mais dans les hauteurs, Zim Laden, Tàh et Radwien remarquèrent deux silhouettes. Zim cria et le plus proche s’enfuit. L’autre manqua de chuter dans la fosse. Après cette épisodes ridicules, les assassins réfléchiraient surement à reparaitre.
Judilth les invita dans « sa demeure », un ancien temple Mahamet assurément. La première pièce accessible par un passage très serré aboutissait sur une immense salle soutenue par des colonnes blanches nacrées où s’enroulaient des dragons d’or. Judilth leur précisa qu’elle avait tout nettoyé pour les deux premières pièces. Cette immense salle accueillait deux grands bassins de part et d’autre, de vingt-cinq metres de longeuur. Au centre, une cheminée de cinq mètres accueillit son chien qui doubla de volume en s’allongeant. La nuit venait de tomber à l’extérieur. Et le marais transpira à nouveau de toute sa malfaisance.
Judilth leur expliqua que le marais vivait au rythme du puits des lamentations. La nuit, toutes les créatures du marais devenaient mauvaises et agressives. De plus, des créatures absentes la journée, semblaient s’être extirpées d’anciennes et terribles antres. Les corbeaux annoncèrent à Judilth qu’ils avaient besoins d’elle pour leur servir de guide jusqu’aux territoires Kalgadokai. Judilth ne sembla pas surprise. Sa mère l’avait prévenu plusieurs dizaines d’années auparavant. Cela faisait 103 ans qu’elle étudiait le puits, et 103 qu’elle savait que les héros viendraient.
Cependant, elle ne pouvait partir aussitôt. Elle demanda aux corbeaux de lui rendre un petit service au sujet d’une sorcière vivant à côté, qui terrorisait les enfants et les pendaient à son arbre. Elle n’avait jamais réussi à prendre son courage à deux mains pour l’affronter, espérant chaque jour que les fameux héros arrivent. Seulement voilà, cent trois années avaient passé et des dizaines d’enfants avaient péri dans d’atroces souffrances, dévorés en partie par des créatures d’un autres âge.
Les corbeaux acceptèrent, et au petit matin allèrent là où la sorcière attendait son animal de compagnie, une créature toute blanche, avec une tête de démon, deux yeux noirs, et un corps à mi-chemin entre un arbre et un homme. Le lieu était étrange. Un grand arbre aux nombreuses branches imposait sa présence à toute la forêt. Au sommet d’une colline nue, il laissait se balancer d’étrange forme au bout de ses branches. Lorsque les corbeaux s’approchèrent, le spectacle était à peine soutenable. Une vingtaine d’enfants décharnés, à moitié amputés, ou squelettiques se balançaient dans le vent frais du matin grandissant.
Toute la journée les corbeaux observèrent les environs, Judilth leur apportant des fruits pour les rassasier. Ils virent le peuple fée local faire des ronds autour de l’arbre blanc qui trônait en haut de la colline décharnée. Complètement étrange, anachronique, décalé, hideux, ignoble, le si beau peuple fée, tournait tristement autour de l’arbre jusqu’à épuisement. Ils faisaient surement cela tous les jours car le sol était marqué de ces cercles nets. Les corbeaux attendirent que les fées se retirent et prirent leurs dispositions. Tous seraient invisibles, les roublards dans l’arbre.
Attendant que la sorcière arrive, ils évitaient de croiser les regards morbides. Il y avait même un cadavre de nourrisson.
Au pied de l’arbre, il y avait une flaque de vers qui grouillaient au sol. C’est là qu’elle apparut. En une seconde, Fdack et tah lui sautèrent dessus dague à la main pour lui planter dans le dos. Zim fendît l’air de sa hache à deux mains en direction de sa hanche pour la trancher en deux. Kendal et Radwien abattirent leur épée à hauteur des épaules. Arkhar la pourfendît. Elle ne comprît, ni même ne vît que la mort l’avait déjà appelée avant qu’elle ne ressentît une quelconque douleur. Elle s’écroula en lambeaux dans une posture grotesque largement méritée.
Suite à cela, les corbeaux fouillèrent l’antre de la sorcière ou ils trouvèrent une boule noire leur faisant penser au glyvert, un démon qui perdait ses entrailles pour nourrir des vers géants, quelques livres de démonologie, et un parchemin contenant un seul mot d’une longueur étrange. Radwien se servant de son torque, s’immola généreusement pour bruler l’ensemble de l’œuvre de la sorcière visqueuse Soltiana, maitresse du Waktal Gamog. Le peuple fée récupéra les enfants déposés au pied de l’arbre le lendemain. Le Waktal Gamog était encore en vie. D’autres héros devraient s’en charger car nos corbeaux devaient maintenant s’engager vers le sud, et son désert infernal.